Aujourd’hui de nombreux musiciens de par le monde explorent la fusion des cultures musicales, cependant Myriade dessine de nouveaux territoires.
« Deux pianos est chose suffisamment rare dans un groupe acoustique de « Rhythm and roots », dans les « bands » de musique du monde, les combos de jazz avant-garde ou les ensembles d’improvisation et musique nouvelle. Dans le contexte de la musique d’improvisation arabe, c’est simplement du jamais vu.
Cependant Myriade, dirigé par le duo de pianistes Ramzi Moufarej et Frédérique Trunk ainsi que Bassam Saba au nai, oud, saz et flûte traversière…,ne met pas de côté ses racines du Levant. »
( Mitch Ritter, Dirty Linen, Folk & World Music , Octobre/Novembre, 2001, p. 59 )
Dans ses recherches en vue d’associer les instruments traditionnels du Moyen-Orient et le piano, le pianiste Ramzi Moufarej a précédemment collaboré avec Bassam Saba pour une première tentative de saisir le son – dans une première ébauche du son – qui devint le coeur de la musique de Myriade.
Sur un autre plan musical- dans un autre univers musical- , une jam a 4 mains entre Moufarej et Frédérique évolue rapidement en un projet à deux pianos. Le timbre particulier des deux pianos et la combinaison de leurs personnalités musicales très différentes ouvrent alors le champ d’un vaste horizon de découvertes. A leur propre étonnement, ils se découvrent musicalement complétaires de façon intuitive, utilisant leur formations musicales classiques et leur passion de l’improvisation et du Jazz américain, tout en trouvant leur inspiration dans la tradition musicale de leurs pays respectifs, le Liban et la France.
La naissance de Myriade date du moment ou Bassam, Frédérique et Ramzi associent leurs précédentes explorations sonores pour former un trio. La nouveauté du son créé par le nai dont l’âme flotte au-dessus de la nappe sonore luxuriante des deux pianos les inspirent à approfondir l’expérience – élargir l’expérimentation – , c’est ainsi que commence l’aventure musicale de Myriade.
Le premier enregistrement de Myriade date de l’été 1997, en compagnie de Satoshi takeishi, batteur- percussionniste aux multiples talents. En octobre 1998, le percussionniste de renommée internationale Jimmy Haddad se joint à eux lors de plusieurs concerts mémorables donnés au Maroc, dans le cadre du Festival de Musique « Travels in Sound ». À l’issue de cette tournée, Myriade décide d’enrichir sa texture sonore par l’adjonction du violoncelle. Le violoncelliste virtuose, Jonas Tauber, dont la riche carrière musicale embrasse de nombreux styles de musique (écrite et improvisée) adhère au projet en y apportant le son subtil et chatoyant recherché. En 1999, le batteur-percussionniste Tod Isler apporte à son tour sa palette unique de couleurs au son de Myriade.
Le CD « Soukoun », sorti au printemps 2000, est un témoignage de cet itinéraire musical ainsi complété.
« On ne peut ignorer l’élément de l’amour dans la musique de Myriade comme il se rapproche du goût profond de la vie et de l’énergie de la liberté. Il émerge sincère à sa nature, quand la chaleur orientale du nai, du oud et du saz d’une part, la percussion et la technique occidentale des deux pianos et du violoncelle de l’autre, s’unissent tous dans un élan superbe et courageux.Le jeu délicat des mélodies et des rythmes semble jouer avec les sens tabous. Il n’y a plus de séparation entre mémoire et imagination. » ( Marcel Khaliffe, traduit de l’Arabe)